- lugubrement
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• 1606; de lugubre♦ D'une manière lugubre. ⇒ sinistrement, tristement. ⊗ CONTR. Gaiement.⇒LUGUBREMENT, adv.De manière lugubre. Être habillé, vêtu lugubrement; chanter, converser, gémir, se plaindre lugubrement. Une veilleuse éclairait lugubrement la chambre (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 272). On reçoit l'ordre de se tenir pret à l'attaque et de mettre baïonnette au canon. Le petit cliquetis des armes vous donne froid. Dans l'air blême, elles brillent lugubrement (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 141). Rilke eût parlé à merveille de cette pièce obscure où la solitude, le silence et l'ennui se sont donné rendez-vous et s'entretiennent lugubrement d'un monde qui n'existe plus (GREEN, Journal, 1938, p. 145).Prononc. et Orth. :[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1606 (CRESPIN). Dér. de lugubre; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. :115.
lugubrement [lygybʀəmɑ̃] adv.ÉTYM. 1606; de lugubre.❖♦ D'une manière lugubre (1. ou 2.). ⇒ Sinistrement. || Être vêtu, habillé lugubrement. || Un chien hurlait lugubrement. || Pièce lugubrement éclairée.1 (…) l'instant du réveil est affreux pour les infortunés; l'imagination rafraîchie des douceurs du sommeil se remplit bien plus vite et plus lugubrement des maux dont ces instants d'un repos trompeur ont fait perdre le souvenir.Sade, Justine…, t. I, p. 65.2 Car, sachez-le, vivants, hors du clair firmament,L'affreuse immensité se tait lugubrement.Hugo, la Légende des siècles, LIV, II.3 La chambre à coucher de Damoclès était empuantie par les remèdes. Elle était basse de plafond et très étroite. Elle était éclairée lugubrement par deux veilleuses. Dans une alcôve, sous un amas affreux de couvertures, on voyait confusément Damoclès s'agiter.Gide, le Prométhée mal enchaîné, in Romans, Pl., p. 331.❖CONTR. Gaiement, joyeusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.